RSE et diversité
Responsabilité sociétale d’entreprise
La Charte de la diversité, qui vient de fêter sa dixième année d’existence, a présenté en décembre son quatrième « Bilan Diversité ». Cette étude réalisée par le Cabinet Inergie se penche sur les retours d’expériences de 3000 entreprises signataires. Près de 1300 employeurs ont répondu sur leurs pratiques pour favoriser la diversité dans le monde professionnel. Voici les 9 principaux enseignements de ce bilan.
La diversité, partie intégrante de la politique RH
Comme l’an dernier, 90% des entreprises signataires mettent en place des démarches « destinées à inclure le principe de non-discrimination et de promotion de la diversité dans les domaines du recrutement, de l’évolution de carrière, de la rémunération, de la formation des collaborateurs ». La diversité s’est imposée comme un enjeu et un volet important de la politique RH des entreprises françaises.
La diversité améliore les RH et la performance
Quand on interroge les entreprises sur les raisons de leur engagement, elles citent en premier la diversité comme un enjeu de gestion des ressources humaines devant l’obligation du respect de la loi. Autre signe « de l’appropriation croissante des enjeux de la diversité par les entreprises signataires de la Charte », 30% des entreprises signataires de la charte sont motivées par la performance économique qui découle de leur politique diversité. Une proportion qui a doublée par rapport à 2012.
Egalité professionnelle, handicap et âge : 3 sujets prioritaires
Parmi les thématiques prioritaires en matière de diversité deux tiers des entreprises (65%) travaillent sur la question du genre, plus d’une sur deux (56%) sur la question du handicap, 48% sur celle des seniors et 45% sur celle des jeunes. Selon Inergie, ces domaines sont aussi ceux o๠la législation est la plus rigoureuse.
Les quartiers, grands oubliés de la diversité
C’est un des rares chiffres qui n’a pas évolué depuis 4 ans que la charte diversité fait son bilan annuel : à peine un quart des entreprises signataires s’engage en faveur de la non-discrimination des personnes issues des quartiers « prioritaires ». Peut-être qu’une loi sur la reconnaissance de la discrimination par l’adresse fera enfin bouger les lignes en 2014.
Orientation sexuelle et religion : deux sujets qui montent
La prise en compte de l’orientation sexuelle et du fait religieux sont deux nouveaux critères de diversité émergents en entreprise aujourd’hui. Les entreprises sont de plus en plus confrontées à ces problématiques liées à l’évolution de la société en lien notamment avec des débats comme le mariage pour tous ou les questions de laà¯cité.
Une approche de la diversité plus segmentée
Ce qui a changé par rapport aux premières années d’engagement des entreprises c’est la manière d’aborder les questions de diversité. Une approche segmentée par type de public a pris le relais d’une approche globale sur les discriminations. Ce qui montre d’après le bilan 2013 que les entreprises, même les plus petites « sont plus avancées dans leur politique diversité ».
Une politique plus orientée vers les résultats
En 2013, l’engagement en faveur de la diversité ne suffit pas. Une entreprise signataire sur deux a mis en place un tableau de bord, des outils de monitoring pour quantifier les résultats des actions en faveur de la diversité. La part des entreprises de plus de 50 salariés qui intègre des indicateurs diversité dans leur rapport annuel est aussi en nette progression (45% mettent leurs actions en avant contre 31% des signataires en 2012).
La sensibilisation des collaborateurs progresse
Les entreprises ont bien compris que l’efficacité d’une politique diversité passait par la sensibilisation en interne des équipes, en particulier sur des questions aussi complexes que le handicap. Un quart des entreprises ont sensibilisé plus de la moitié des effectifs. La cible s’élargit aussi au-delà des seuls managers et des équipes RH pour se tourner vers les collaborateurs dans leur ensemble.
Résultat : la diversité progresse aussi
C’est le principal enseignement de ce bilan, la diversité progresse chez les entreprises signataires : avec 33% de femmes cadres dans les entreprises signataires de plus de 50 salariés (contre 30% dans l’ensemble des entreprises françaises), 6% de travailleurs handicapés (contre 3%), 14% de jeunes (contre 10%), et enfin 22% de seniors (contre 21%), les 3000 entreprises engagées montrent un exemple à suivre. Mais il reste encore beaucoup de travail.
« Les résultats du Bilan Diversité 2013 montrent que le mouvement des entreprises signataires de la Charte de la diversité avance. Dans ces entreprises, les salariés sont davantage sensibilisés, chaque critère de la diversité est de plus en plus pris en compte et de nouveaux sujets émergent. Et surtout, il y a plus de diversité au sein des entreprises signataires, notamment dans les PME et TPE en termes d’âge et de handicap. Maintenant, l’enjeu est de convaincre l’ensemble du tissu économique français, c’est à dire plus de 3 millions de petites entreprises, de rejoindre le mouvement » résume Fella Imalhayene, Secrétaire générale de la Charte de la diversité.