Parler du bonheur pour rester debout et continuer
Le bonheur au travail, mythe ou réalité
Le 13 novembre, l’horreur s’abat sur la France.
Le 14 novembre était prévue une conférence sur le bonheur au travail, organisée par Kedge Business School, avec l’intervention d’André Comte-Sponville et Laurence Vanhée.
Que fallait-il faire? Annuler aurait été plier et renoncer. Maintenir c’est avoir symboliquement combattu l’horreur avec une profonde et sincère pensée aux victimes et leurs familles.
André Comte-Sponville, philosophe et écrivain, commence par nous dire que le désir est l’unique force motrice et que les dirigeants doivent être les experts du désir. Pour cela deux écoles, deux approches. Celle de Platon pour qui Amour = désir = manque, et pour qui ce qui motive l’individu c’est d’accéder à ce qui lui manque (plus de salaire par exemple?). Celle de Spinoza pour qui désir = joie, et pour qui nous désirons ce qui nous fait du bien.
Après quoi courent vos collaborateurs? Après ce qui leur manque ou après ce qui les met en joie? Platon ou Spinoza? Le boulot du manager, c’est de créer les conditions pour que les collaborateurs passent leur journée de travail chez Spinoza.
Qu’est-ce qui peut réjouir les collaborateurs? Peut-être, et notamment, participer à une aventure collective exaltante–¦
Laurence Vanhée, Chief Happiness Officer, nous raconte son expérience de DRH au sein d’une administration belge et comment elle a réussi à réinventer les modalités de travail. C’est compliqué de parler de bonheur au travail. Mais c’est important, parlez-en à vos DAF, car pour 3 collaborateurs heureux au travail, le 4ème est gratuit:
- 9 fois plus loyal,
- 31% plus productif,
- 55% plus créatif
Qu’est-ce qu’une “Happy organisation”? Une entreprise qui cherche comment faire passer à ses collaborateurs la meilleure journée possible en partant de l’équation:
Liberté + responsabilité = bonheur + performance
Faire confiance à priori, réinventer collectivement les conditions de travail, fixer les objectifs avec l’équipe, évaluer les résultats avec l’équipe, revisiter le système des valeurs et les traduire en comportement, faire bouger la culture d’entreprise (penser, ressentir, agir), avoir des processus simples, sexy, sustainable, short (keep it SSS, Kisss) sont parmi les quelques règles à respecter sur le chemin de la Happy organisation.
Quel rôle pour le manager? Un communicant donneur de vision, un leader, un facilitateur. Le bureau devient un lieu de partage, un lieu de communication.
Merci André, merci Laurence